Tales From The Magic Sun est le premier album du groupe Louis Lake publié l’été 2015, mais aussi un véritable coup de maître pour cette réalisation de 17 romances de toute beauté dans un parfait style West Coast. Magique.
Louis Lake : Tales From The Magic Sun
Repose en paix Jérôme.
Ton esprit et ta musique vivront éternellement.
25 septembre 1973 – 12 juin 2023
Tales From The Magic Sun est un album de petites histoires magiques composées de 17 chansons de toute beauté, disponible en CD mais aussi à l’écoute sur vos plates-formes musicales préférées. Une bande-son indispensable pour tout passionné de grands espaces, de soirées illuminées par un feu de camp ou de plages californiennes. Coup de maître pour ce premier album studio de Louis Lake, groupe fondé par le Français Jérôme Beuret, qui s’impose en merveilleux mélodiste, digne héritier de la génération Neil Young, America ou Daryl Hall & John Oates.
Jérôme a été révélé notamment en tant que compositeur et coproducteur de l’album aux accents californiens Full Moon sous le nom de Nightshift en 2007. Une œuvre culte réalisée au côté de son partenaire musical Gaël Benyamin (Geyster), récemment prolixe avec sa trilogie Knight Games sortie au début de l’été 2015.
« Everyone Has A Flame, composé avec sincérité, ne laisse aucune place aux artifices »
Progress in Delusion marque le début d’une succession de ballades où la virtuosité de Jérôme et de son équipe de musiciens chevronnés s’impose comme une vitrine des pages à tourner de ce conte musical. A Place to Be dévoile un son très classic rock où se succèdent une mélodie impeccable et un saxo extraordinaire dans le droit souffle de Al Stewart et son joyau « Year Of The Cat ». Le jeu du saxophoniste (Water Lilly…) emballe plusieurs romances du « Magic Sun » mêlées à des parties de guitares raffinées tour à tour acoustiques, hypnotiques, électriques ou parfois imbibées de blues. Le clavier est envoûtant, les percussions étincelantes et les tempos entraînants. Louis Lake mixe avec magie les influences musicales les plus diverses (fusion de pop, soul, électro, folk rock, blues, jazz…), comme le confirment par exemple Night Stories ou le très West Coast S.A.V.E L.O.V.E (Feat. Geyster), qui attise encore davantage le feu du Magic Sun en compagnie de Gaël Benyamin. Everyone Has A Flame, composé avec sincérité, ne laisse aucune place aux artifices et parvient à vous tirer une larme à l’œil si ça n’était pas déjà fait. Straight to the Sun, ballade imprégnée d’une trompette séduisante et dont l’architecture est digne de l’héritage populaire américain façon Burt Bacharach, conclut avec bonheur et imagination le concept optimiste de Louis Lake, gorgé du soleil des « Tales of the Magic Sun ». Forcément magique.
« Comme le chantait Neil Young, nous avons enfin trouvé notre Heart of Gold »
Paradis des pêcheurs, randonneurs, amateurs de chevaux ou kayakeurs, Louis Lake est aussi le nom d’un lac situé aux USA dans les belles montagnes du Wyoming, bien loin au nord du Colorado si cher aux années américaines de Véronique Sanson. Nous sommes presque au paradis, dans une région où l’aventure ne s’arrête jamais. Un décor en CinémaScope. J’imagine que c’est peut-être ici que se cache l’essence même du groupe : une musique illuminée d’une pop rock jazz raffinée dont les mélodies sont enrichies par de belles trouvailles harmoniques. Comme le chantait Neil Young, nous avons enfin trouvé notre « Heart of Gold ».
Louis Lake | Tales From The Magic Sun | Produit par Jérôme Beuret | Sortie août 2015
Un entretien avec Jérôme Beuret
Fred : Bonjour Jérôme, quels artistes composent ton groupe Louis Lake, et avez-vous tous la même influence musicale ?
Jérôme : Bonjour Fred, on a des influences assez proches, en effet. Il y a Stéphane aux claviers, dont la culture se situe entre musique classique, jazz et rock. Notre bassiste Audrey, dont le cœur balance également entre le classique et Roxy Music. Pour ma part, c’est la même chose, avec une tendance au rock progressif et à la Westcoast 70/80’s.
Tu es l’auteur-compositeur et coproducteur de l’album Westcoast « Full Moon » sous le nom de Nightshift (2007), avec Gaël Benyamin (Geyster), qui a fondé le label Somekind Records. Comment s’est passée cette nouvelle collaboration avec Gaël ?
C’est toujours très agréable de travailler avec Gaël. Il est le partenaire musical idéal pour moi, et avec l’expérience du premier album de Nightshift, on a une connivence qui rend notre collaboration toujours plus fluide et enrichissante. Il était évident que je fasse appel à lui sur mon album solo car j’aime son approche harmonique et je savais ce qu’il pouvait apporter aux morceaux que je lui ai proposés.
Le nom de ton groupe a-t-il un rapport avec Louis Lake, situé dans le Wyoming ? Ce paysage américain pourrait être le décor d’aventures qui ne s’arrêtent jamais…
Tout à fait, ces paysages immenses sont très inspirants, on dirait une autre planète comparé à la France. Mais, en fait, le nom du projet n’est pas un clin d’œil à cette belle région.
« Tales From The Magic Sun » fait partie des albums conceptuels pour lesquels on a immédiatement un coup de cœur, mais, au-delà du compliment, tu as sûrement une recette magique pour que l’ensemble des chansons fonctionne aussi bien ? Je lis un peu partout dans les commentaires que l’album tourne en boucle…
Je n’ai pas de formule, hélas, si ce n’est de vraiment rester fidèle à ce qu’on a profondément envie d’exprimer au travers d’une création, quelle qu’elle soit. Je pense qu’un album, c’est comme un château de cartes, le moindre détail compte et fait tenir tout le reste. Par exemple, on peut penser que l’ordre des morceaux est anodin, mais en fait les dernières étapes sont cruciales. Et, plus il y a de morceaux, plus c’est un casse-tête exponentiel à produire… mais il faut se laisser guider, l’inspiration est là pour prendre le relais. On assiste alors à des choses très étonnantes qui nous indiquent que l’on est sur la bonne route ! Après le travail que cet album m’a demandé, cela me fait bien plaisir que les gens ne s’en lassent pas et puissent l’écouter en boucle.
« Je préfère simplement me fier à ce qui me plaît… »
Publier aujourd’hui un album hors des sentiers battus, comme « Tales From The Magic », avec un merveilleux son Westcoast influencé par les années pop rock 70/80, dans un marché musical saturé d’artistes formatés, c’est donc toujours possible ?
Merci pour le compliment, oui c’est possible mais en auto-production, car je ne pense pas que mon album soit trop plébiscité dans les départements marketing des maisons de disques actuelles. Pour ce qui est du formatage, il dépend beaucoup de la mode. Je l’observe mais j’en suis complètement déconnecté. J’ai toujours trouvé le fait d’être « à la mode » l’antithèse de l’originalité, voire un comble de conformisme pour certaines personnes qui en sont accros. Je regrette que les gens ne résistent pas un peu plus aux effets de mode car ils peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’art. Je pense même qu’ils tuent la musique à petit feu.
Au fil du temps, la mode aura eu raison de pas mal de formes d’expression artistique, au même titre que l’argent, la technologie ou l’hyper-industrialisation chargée de transformer l’humain en produit. Je préfère simplement me fier à ce qui me plaît, et assez tôt je me suis rapproché du son et de la musique Westcoast, sûrement parce qu’elle est beaucoup plus complexe que l’on peut le penser et d’une richesse infinie, étant une musique de métissages.
J’ai toujours l’habitude de lire le livret d’un album. J’ai vu que tu l’as dédicacé à ton père… As-tu reçu une influence musicale familiale ?
C’est surtout mon père qui m’a transmis cette passion. Il m’a élevé en musique. Il écoutait Frank Zappa, Robert Wyatt, les Beatles ou Stevie Wonder. Quand je suis né, il était photographe, il passait ses journées dans sa chambre noire et, quand il devait attendre qu’une photo se « révèle », il jouait du piano. Il a beaucoup composé pendant mon enfance. J’adorais me tenir prêt du piano quand il jouait, alors il prenait une poignée de bonbons dans sa main discrètement et les déposait tous un par un en faisant une descente sur le piano.. ça me donnait l’impression magique que les notes devenaient réalité sous forme de bonbons. C’était des moments surréalistes qui ont dû me transmettre le goût pour la musique, si je puis dire. J’ai donc rendu hommage à mon père avec cet album, cela s’imposait. Mon père nous a quittés pendant la création de l’album.
Quels sont tes projets ? Louis Lake et Geyster en tournée aux USA, par exemple ?
On prépare un nouveau live avec mon groupe, nouveau son, nouveaux morceaux. Au niveau production, avec Gaël on a commencé la composition du deuxième album de Nightshift. Pour la tournée Geyster/Louis Lake aux USA, exact, c’est prévu ! Je plaisante mais pourquoi pas, si on a l’opportunité, on le fera. Ce sera un rêve qui se réalise en tout cas !
Laisser un commentaire