Retour sur une interview avec le chanteur-musicien en mars 2019 et qui annonçait « Lucky Me », son nouvel album soul et pop éblouissant.
DbClifford est Lucky !
NEWS MARS 2021 (chronique mise à jour). DB Clifford a sorti son dernier album « Lucky me » il y a tout juste 2 ans ! Ce disque est enfin réédité en vinyle dans une version limitée collector qu’on peut pré-commander sur le site dbclifford.com
(Chronique parue en mars 2019)
En dépit d’une solide réputation de chanteur et multi-instrumentiste talentueux mais aussi de ses nombreuses récompenses, dont le John Lennon Award de la meilleure chanson pop de l’année en 2011 pour “New State of Mind”, dbClifford n’est pas l’un de ces musiciens sortis d’un moule pop préfabriqué. Sa voix, son écriture musicale, son sens inné de la mélodie et son style visuel sont loin de tout emballage préfabriqué issu d’une émission de télé-crochet. Il rayonne d’un pur talent, sans artifice.
L’artiste londonien d’origine périgourdine (il a grandi près de Bergerac, avant de débarquer à Los Angeles pour ses vingt ans) nous offre “Lucky Me”, un bel exemple de pop dans la plus pure tradition britannique. DbClifford nous distille toute l’élégance du son feutré d’outre-Manche qui a fait les belles années du Royaume-Uni. A l’instar des immenses Amy Winehouse, Grace Jones ou Jamiroquai, dont les musiciens de renommée mondiale se sont joints à l’enregistrement de “Lucky Me” aux célèbres studios londoniens d’Abbey Road, le chanteur et multi-instrumentiste réussit à magnifier l’union subtile entre une soul raffinée et une pop efficace. Des titres comme le punchy “Broken Pieces”, l’envoûtant “Victoria” – véritable pépite –, “Loves for You” et “Push Through”, dont les arrangements symphoniques somptueux contribuent à façonner définitivement son identité musicale, “Break Out”, une superbe mélodie auréolée d’une funk cuivrée, ou la production parfaite de “Lucky Me” – titre éponyme qui confirme une fois de plus les nouvelles évolutions artistiques du chanteur – nous rappellent l’admiration que les Anglais portent à la Northern Soul.
Frederic est avec… dbClifford
Alors, Daniel… Parlons de l’album “Lucky Me”. En es-tu heureux ?
Oh que oui ! C’est un peu mon premier “vrai” album, enregistré dans des super studios (Abbey Road, entre autres) et avec une équipe de musiciens et ingés son hors pair. L’écriture est beaucoup plus mûre également et extrêmement sincère. J’en suis plus que content et je n’ai qu’une hâte, c’est de le sortir bientôt !
Tu as eu des personnes expérimentées autour de toi lors des différentes étapes de la réalisation de ton album… Es-tu un bon collaborateur ?
Daniel : Je crois que oui, mais je suis surtout un bon réalisateur, dans le sens où je sais mettre toutes les chances de mon côté en m’entourant des bonnes personnes pour arriver au résultat que j’ai en tête. Artistiquement parlant, cet album s’est fait extrêmement vite et naturellement puisque toutes les personnes impliquées font ce style de musique depuis toujours, c’est leur langue maternelle en quelque sorte 🙂
« Lorsqu’on se retrouve seul face à l’abîme en tant qu’artiste, je crois que c’est là qu’on fait son meilleur travail »
Les artistes utilisent souvent les expériences de leur vie. L’as-tu fait avec “Lucky Me” ?
C’est même presque tout ce que j’ai fait sur cet album. On ne va pas se mentir, c’est un album de rupture. Après 12 ans de vie avec quelqu’un qu’on aime, lorsqu’on se retrouve seul face à l’abîme en tant qu’artiste, je crois que c’est là qu’on fait son meilleur travail. Ça fait mal mais ça donne de belles choses sincères et profondes. Mais “Lucky Me” reste positif en fin de compte, c’est plus une vision de ce qui est beau dans ma vie malgré tout, plutôt qu’un album triste sur la fin d’une époque, en tous cas c’est comme ça que je le vois.
Ressens-tu la pression autour de toi à propos de la sortie de ce nouvel album ?
De la pression oui, comme quand on organise une grosse fête d’anniversaire, mais c’est surtout de l’excitation et j’ai vraiment hâte de savoir ce que les gens en pensent !
On t’a parfois comparé à Jamiroquai. Que signifie cette comparaison pour toi, en tant qu’artiste ? Et peux-tu me dire quels artistes ont influencé ton style musical ?
J’ai beaucoup écouté Jamiroquai de 13 à 17 ans environ, donc je suppose que c’est normal. Après, Jamiroquai a changé de style à partir du troisième album, c’est devenu plus disco/electro/pop et là je n’ai pas suivi. Je suis parti écouter ce que Jay Kay lui-même a dû écouter, c’est-à-dire Stevie Wonder, Headhunters, etc. et puis d’autres choses, intégralement, comme Les Beatles avec qui j’ai grandi, Steely Dan, Miles Davis, énormément de soul, funk, et hip-hop aussi et puis un peu de Jimmy Hendrix, Stevie Ray Vaugh et les Allman Brothers. Bref, vraiment de tout, pas que Jamiroquai ! lol
Quels sont les défis auxquels tu as été confronté au début de ta carrière et qu’est-ce qui t’a incité à continuer à avancer dans les moments difficiles ?
Le plus gros défi que j’ai eu au début, et c’est un problème de luxe, j’en suis conscient, c’est d’avoir signé un des plus gros deals jamais signés au monde avec Universal/Interscope à Los Angeles à l’âge de 21 ans pour six albums.
« Maintenant je me trouve assez légitime et je n’ai peur de rien »
Le problème, c’est qu’après ça, tout paraît petit et pas très excitant. C’est un peu comme si ma première copine avait été, je ne sais pas moi, Laetitia Casta ou Vanessa Paradis, après on n’a plus les mêmes repères et on peut se perdre dans le fantasme et ne jamais revenir sur terre. Et pourtant la vie continue et la carrière avec… J’ai dû énormément me remettre en question, faire des concerts à Londres dix ans plus tard, tout seul avec ma guitare, dans un pub où personne n’écoute et continuer sans relâche à avancer. Mais c’est formateur et finalement je suis heureux d’avoir vécu aussi bien les hauts que les bas, maintenant je me trouve assez légitime et je n’ai peur de rien !
Tu viens de créer ton propre studio d’enregistrement, Axess Studios, en France, à Bergerac. C’est étonnant dans la mesure où tu passes beaucoup de temps aux fameux studios d’Abbey Road, à Londres. Tu peux m’en dire plus ?
Abbey Road, c’est l’endroit où je me sens le mieux au monde. C’est mon DisneyLand à moi (Parc Astérix pour les Français, hé hé) et j’espère y passer encore beaucoup plus de temps. Mais soyons un tout petit peu réaliste tout de même, c’est très cher et surtout pas idéal pour composer tranquillement sans pression et sans argent. Axess Studios, c’est chez moi, j’ai mes instruments, mon piano, mes amplis, mes micros, et surtout j’ai tout mon temps, donc je peux bosser sur ce que je veux, quand je veux et avec qui je veux. Mais je n’y pense pas encore, car j’ai la tête entièrement à la sortie et la promo de “Lucky Me” mais on peut imaginer qu’Axess Studios soit l’endroit qui donnera vie à mes prochains titres. Wait and see 🙂
Ecoutez « AWAY », extrait de l’album « Lucky Me »