Floride : le point sur les algues toxiques

Témoignage sur place à Sarasota

Les informations se répandent telle une pandémie quand il est question de ragots et voyeurisme, provocations pour attiser la haine, fin du monde ! Des spécialistes attribuent ce succès indémodable à un mécanisme humain vieux comme le monde  : la peur. Cet appétit pour les mauvaises nouvelles qui fait aussi la part belle aux « Fake news » (Fausses nouvelles) nous fait voir un monde triste et sombre. Il nous donne l’impression de ne pas maîtriser notre destin. J’ai constaté qu’il pouvait non seulement annihiler la créativité, mais aussi notre désir d’avenir, puisque le futur n’est plus à la carte de ce funeste menu. Mais il y a toutefois un lot d’avertissements qui nous permettrait de ne pas répéter nos erreurs ou les corriger. Je pense aux nombreuses alertes à propos du réchauffement climatique, certes effrayantes, mais nécessaires pour notre survie.

L’odeur nauséabonde de la marée rouge

Aux Etats-Unis comme en France, on a beaucoup parlé des marées rouges qui libèrent des neurotoxines le long des côtes de la Floride depuis octobre 2017, causant la mort de centaines d’animaux. Elles peuvent également se propager dans l’air, causant migraines, toux ou encore des crises d’asthme chez l’homme. Dans le quartier de South Gate Ridge à Sarasota, situé à une dizaine de kilomètres de Siesta Beach, Jack se souvient de l’odeur nauséabonde de poisson en décomposition qui n’a pas quitté ses narines en août dernier et pendant plusieurs semaines. Professeur dans un collège de la ville, il pointe l’agriculture industrielle et le mauvais traitement des déchets pour leur rôle dans l’accélération de la prolifération de ces algues tueuses. A ce propos, il convient de noter qu’il s’agit d’un phénomène naturel causé par le Karenia brevis, un organisme unicellulaire microscopique présent dans le Golfe du Mexique. Le réchauffement climatique ne prédit également rien d’encourageant pour les prochaines marées rouges.

Des animaux en détresse

La survie des dauphins, symbole de la baie de Sarasota, est aujourd’hui menacée. L’été dernier, une dizaine de mammifères avaient été découverts morts, échoués sur les rivages. Tortues et nombreuses autres espèces marines furent également au nombre de cette hécatombe. L’état d’urgence avait été déclaré par les autorités locales. Selon les enquêteurs, les courants, l’eau froide et le vents pourraient ralentir le processus mortel. C’est ce qui semblerait heureusement se produire.

De meilleures nouvelles

Cette semaine, je suis allé me promener à Siesta Key, classée parmi les plus belles plages des Etats-Unis. Sur la distance que j’ai parcouru, j’ai pu constater que les traces du drame avaient été balayées. Les traditionnelles petites maisons colorées des maîtres-nageurs font toujours fièrement face à l’océan. Le sable est blanc comme la neige. Une douce brise chargée d’embruns flotte de nouveau en ville. Pour le moment… 

Siesta Beach à Sarasota, l’une des plus belles plages de Floride (Photo © 2019 chroniclefred)

Les amateurs de plage et d’environnement peuvent contribuer à la saisie de données de marée rouge (Red tide) en temps réel avec l’application CSIC Citizen Science, ou Mote BCRS Reporter (Mote Marine laboratory & aquarium), disponibles dans l’App Store ou sur Google Play.

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Photos : © Chroniclefred.com, Siesta Beach, January 30, 2019. #onestpret #climatechange #climateactionnow  #travelblogger